lundi 9 décembre 2013

Une longue marche vers le cirque

17,686 km : voilà notre périple du deuxième jour (dixit Google maps). Autant dire que la journée va être longue avant d'atteindre le cirque de Lescun. Rarement le soir, je n'ai eu les jambes aussi lourdes...

Pourtant, on ne peut pas dire que nous ayons démarré la rando au quart de tour. A 7h, je me réveille. Tout m'apparaît gris. Le vent "claque" contre la toile de tente : bref, plutôt que d'entamer la journée dans des conditions venteuses et pluvieuses, nous préférons attendre des heures meilleures. A 9h, je jette un oeil dehors et là, ô surprise, le temps est superbe et le paysage est magnifique.




Les claquements de la toile de tente étaient dus à notre position, dans un couloir venteux.
Après un petit dèj léger, on démarre la rando à 10h : pas très sérieux pour des randonneurs aussi expérimentés (!!) que nous. Sous le soleil, on redécouvre les paysages de "lapias" de façon beaucoup plus agréable que dans le brouillard.


Nous allons parcourir ce paysage mystérieux et torturé pendant 1h30, environ. Il fait beau et assez chaud, cela fait un bien fou. Sans beaucoup de dénivelé, nous grimpons dans un petit chemin sinueux qui sillonne entre les cailloux jusqu'au rocher de l'Osque, petit col qui sépare la vallée du Barétous du cirque de Lescun.
Le passage est un petit peu périlleux : il faut s'accrocher à un câble pour franchir les derniers mètres.


On vient de passer les 1900 m d'altitude. On marche doucement tout en profitant du paysage grandiose et minéral qui s'offre à nos yeux.


Nous ne sommes pas vraiment encore arrivé dans le cirque de Lescun, mais dans une zone intermédiaire très belle. Nous nous sentons vraiment en haute Montagne même si l'altitude n'est pas très élevé. Le chemin est tout plat, très facile et j'imagine quasiment pouvoir faire cette randonnée avec mes enfants.
Rapidement, on arrive au Pas d'Azuns (qui est plus facile à passer), puis on débute une longue descente dans un vallon plus boisé que le précédent.


Tout au fond, le "Jean-Pierre", surnom local du pic du midi d'Ossau, nous nargue. C'est le premier grand pic de la chaîne pyrénéenne et, surement l'un des plus beaux. Avec ses 2884 m et sa forme si particulière, on peut l'observer et le reconnaître de très loin.
On passe sans s’arrêter à proximité de la cabane de la Baitch où plusieurs randonneurs se reposent. Quelques jours plus tard, on s’arrêtera dans cettte cabane pour acheter du fromage au berger. Un peu plus loin dans la forêt du braca d'Azuns, on fait une rencontre un peu plus originale.


Il faut croire que les vaches connaissent parfaitement bien le GR.
La traversée du bois se révèle un peu ennuyeuse, surtout comparée aux paysages grandioses que l'on vient de traverser. Et puis, la faim commence à nous rattraper. Heureusement, au détour d'un virage, on tombe sur un troupeau d'ânes puis sur le refuge d'Abérouat.


Il est plus de 14h et il n'y a pas grand monde pour nous accueillir, hormis un mignon petit chat, bientôt suivi par le gardien du refuge. Vu que nous ne sommes pas vraiment surchargés en nourriture, on prend un sandwich au pâté chacun, histoire de ne pas taper dans les (maigres) réserves.



Au fond, le "Grand Billare" nous cache la vue sur le cirque de Lescun. Il va falloir encore marcher un peu avant de découvrir le cirque. On repart le ventre bien rempli. Dommage,  il n'y aucun chemin direct qui permet d'éviter Lescun pour aller directement au cirque. Il faut donc descendre plus de 400 m de dénivelé jusqu'au village, puis atteindre l'intérieur du cirque à priori par la route, en formant un espère de grand "U" sur la carte.
La descente jusqu'à Lescun s'avère longue et peu fréquentée dans la mesure où le refuge est accessible en voiture. Et puis, il n'y a plus l'excitation de l'altitude. On va réussir à se tromper une ou deux fois vu le nombre restreint d'indications.


L'arrivée à Lescun coïncide avec le retour du temps gris. Belle surprise pour Pierre : Il retrouve au gîte d'étape Jean-Pierre, le suisse et John, le néo-zélandais, rencontrés dans son périple au pays basque. La pause est de courte durée. Il est environ 17h30 et il faut tenter d'atteindre le centre du cirque pour poser la tente. 5 km de route en bitume à se taper de Lescun jusqu'au Pont de Mamousa, l'une des portes d'entrée du cirque.


On tâtonne un max sur la route à choisir, d'autant que le corps commence à dire stop. Finalement, on choisit la route "Nord" en espérant qu'un sympathique automobiliste va nous prendre en stop. Malheureusement, on ne va croiser personne jusqu'au pont de Mamousa.
Après avoir passé le pont, notre principale préoccupation est de trouver un endroit plat pour poser la tente. On commence l'ascension banale mais très pénible à ce moment-là, le long du gave d'Ansabère. On finit par trouver un coin en bordure de piste, pas génial, mais je crois qu'on ne peut plus mettre un peu devant l'autre.


Le brouillard et l'humidité tombent à vitesse grand "V".
Pierre se bat avec son P3RS nouveau modèle, qui s'avère bien moins pratique que l'ancien mini-réchaud. Il refuse de rester allumé. On parvient à réchauffer quelques nouilles en consommant les 2/3 de notre réserve en alcool à brûler. La nuit tombe très vite : il va falloir bien se reposer car, demain, c'est la grande ascension à l'intérieur du cirque.



Parcours de la seconde journée de randonnée


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mercredi 2 octobre 2013

Nuit et Brouillard

Pour les randonneurs parcourant le GR10, la haute montagne débute à la Pierre –Saint Martin. Le sentier quitte le pays basque (la Haute Soule) et monte très rapidement en altitude. C’est le point de départ pour le pic d’Anie qui est, depuis l’Ouest, le premier vrai sommet de la chaîne pyrénéenne. La station de ski de la Pierre – Saint Martin est à 1500 m à peu près. 
Pendant les premiers kilomètres, Le GR10 passe en bordure des pistes de ski caillouteuses.
Avant de débuter l’ascension proprement dite, on passe par le refuge Jeandel où Pierre retrouve John, un néo-zelandais, qui a effectué plusieurs étapes avec lui en début de semaine. Nous allons plus tard le retrouver à Lescun, en compagnie de Jean-Pierre, un suisse. Tous les deux font la traversée du GR 10, d’ouest en est. Ils sont âgés de plus de 60 ans et ont une sacrée condition physique.

On débute la montée en douceur dans le brouillard.  Premier arrêt au bout de 15 mn près d'une bergerie où on achète un gros morceau de fromage de brebis, histoire de compléter nos provisions. Le berger, un peu baba cool, nous explique que le temps a été très médiocre cet été sur le vallon et qu’il a hâte de redescendre. Il semble un peu usé, fatigué. Son fromage est un peu frais, assez fort en goût mais cela va le faire quand même. On reprend notre marche à petit rythme.
Dans le brouillard, surtout à cet endroit, il faut être très prudent et bien repérer le chemin. Le haut de la Pierre-saint Martin est formé d’un paysage de Lapias, composé d’un ensemble de blocs rocheux très dentelés. De multiples gouffres et trous parsèment ce secteur, considéré comme La Mecque de la spéléologie. 

Jusqu’à la plaine de Pescamou, on monte assez franchement, puis par la suite, l'ascension est plus douce sur un sentier très vallonné et très minéral. Le brouillard renforce l’impression d’isolement. Tout seul, j’imagine qu’on peut facilement se faire peur, isolé dans un paysage aussi mysterieux.
Plus tard à Lescun, la propriétaire du gite d’étape nous raconte qu’un couple d’espagnol s’était fait piégé, en juillet l’année dernière, au col des annies, par un épais brouillard, suivi d’une tempête de neige. Mal équipés et malgré la couverture de survie, ils étaient morts de froid dans la nuit…
Pour nous, la question du bivouac se pose, au fur et à mesure où les heures défilent. Il apparaît impossible de poser la tente sur un espace plat, dans cet amas chaotique de pierres enchevêtrées. Finalement, en bordure d’une piste de ski, on trouve un petit espace accessible permettant de poser la tente. Il est 19h30, la nuit tombe et le brouillard est toujours dense. J’ai les jambes un peu lourdes pas encore habituées à la marche quotidienne.

Notre premier feu, bien réconfortant, s’avère être une franche réussite. Il ne fait pas vraiment froid, mais l’humidité, liée au brouillard, est intense.

Pierre a beaucoup de difficultés à utiliser son petit réchaud P3rs. Il est très sensible au vent et semble avoir du mal à chauffer. On mange notre soupe tiède et les nouilles ne sont pas cuites dedans. Heureusement qu’on se venge sur le fromage. Il est à peu près 21h, je suis crevé : direction dodo. L’inconfort est relatif : le matelas autogonflant permet de limiter la casse sur les cailloux. Je m’endors bien vite, d’un sommeil haché.
Parcours de la première journée de randonnée

dimanche 29 septembre 2013

5 jours de randonnée dans le cirque de Lescun

Cette année, j’ai eu un petit créneau pour partir quelques jours en Septembre, rejoindre dans les Pyrénées mon ami Pierre. En tout, cinq jours sont disponibles : c'est peu mais cela permet quand même de planifier un petit parcours agréable. L'organisation est assez acrobatique dans la mesure où nous prévoyons de marcher tous les jours. Il va falloir que je m'organise pour arriver sur place tôt le matin et repartir tard le dernier jour. Les trajets en voiture de nuit risque, dans cette période assez intense au niveau professionnel, d'être bien crevant. Et il ne faut pas s'imaginer que je vais avoir du temps pour me mettre dans le rythme...
Le mois de Septembre est peut-être la période idéale pour randonner. En période estivale (Juillet et août), les refuges sont pleins et, surtout, le risque d’orage est si élevé sur la chaîne montagneuse qu’il est pratiquement impossible de marcher plusieurs jours sans y avoir droit. Septembre est un mois plus calme. Les randonneurs sont moins nombreux, le temps est moins agité, même si le risque de pluie reste important.
Nous avons décidé de partir en bivouac et en ultra léger. L’idée est de prendre sur soi le minimum, rien de superflu. L’organisation du sac est un compromis assez subtil. Il faut prendre suffisamment de choses pour être autonome 4 ou 5 jours, tout en limitant au maximum le poids à porter.
Pierre est parti depuis lundi. Il a pris son réchaud miniature (P3rs), le minimum de vêtements, une tente une personne, un sac de couchage, un matelas et de quoi manger. Jusqu’à mon arrivée, le vendredi, Pierre va suivre le GR 10 à partir de Saint Jean-Pied-de-port et dormir dans les refuges. Le pays basque est un bon échauffement. Je me creuse un peu la tête pour l’organisation de mon sac : finalement, je prends les éléments suivants : la tente de bivouac 3 places (2kg), un change complet (+ bonnet, gants et collant en cas de nuit fraiche), une veste de pluie, un poncho, un sac de couchage (1kg), un matelas autogonflant, une petite trousse de soins, une mini-serviette, un sac de toilette, de quoi manger et une gourde de 1l. Pour les repas, attention à ne pas trop s’alourdir, je prends donc le minimum : un paquet de nouilles (500g), deux plats lyophilisés, deux boites de pâté, du pain de mie, des paquets de gâteaux, du café et thé en sachet….c’est court, mais cela devrait aller…
Jeudi soir, juste avant mon départ pour le sud, Pierre m’a laissé un court message : son P3rs fonctionne mal. Il m'indique que je peux récupérer chez lui l’ancien modèle qui, semble t-il, marche beaucoup mieux. Pour cela, d’abord récupérer les clés chez l’artisan-luthier, en face…puis trouver le P3rs quelque part dans l’appartement. Je ne serais jamais un bon cambrioleur car, malgré tous mes efforts, je n’ai jamais pu mettre la main sur le minuscule réchaud. Cela m’ennuie beaucoup car, sans le P3rs en état de marche, pas de repas chaud le soir ; cela risque de compliquer le bivouac.
Malgré ce problème, je n’ai pas d’autres choix que de prendre la route vers le Sud avec une escale nocturne chez mes parents, en Dordogne. La fatigue de la journée se fait sentir ; il est plus d’une heure du matin quand j’arrive chez mes parents. Je me couche rapidement car je sais que la journée de demain va être longue !!!
Le lendemain, je pars vers 9h30 en imaginant avoir oublié plein de trucs. Pierre me laisse un nouveau message m’indiquant qu’il est arrivé à Sainte-Engrâce et qu’il m’attend. Je l’appelle : on discute de cette histoire de réchaud. On convient d’acheter deux cannettes afin d’envisager la possibilité de réaliser un nouveau P3rs. La route se passe bien jusqu’à Oloron – Sainte Marie où un bouchon m’attend : il est treize heures et je n’avance plus. Je décide de passer par une petite route pour rejoindre Saint-Engrâce mais c’est un mauvais choix. Je tourne, je tourne, je tourne mais n’avance pas. En plus, je ne croise que des supérettes fermées et n’arrive pas à trouver la moindre canette. J’arrive finalement à 14h30 à Sainte-Engrâce après un périple en voiture épuisant. Pierre est là : il a l’air fatigué. On prend une petite bière au gîte en étudiant la carte, histoire de bien réfléchir aux prochaines étapes.

 L’idéal serait d’atteindre le cirque de Lescun, le plus rapidement possible, et de faire plusieurs étapes autour du cirque. Nous décidons, après réflexion, de reprendre la voiture et de monter jusqu’à la Pierre – Saint Martin. Cela évite une montée longue et sans grand intérêt, en sachant qu’il faudra, de toutes façons, revenir au point de départ.

On arrive à la Pierre Saint Martin dans une bonne vieille purée de poix. Le brouillard a envahi tout le vallon et toutes les crêtes frontalières. Bref, on démarre notre périple dans un brouillard épais et froid. Il est à peu près 15h30. Il n’est plus question de reculer : c’est parti pour 5 jours de rando en bivouac…

lundi 9 septembre 2013

Paris en bouteille


Petit parfum de nostalgie avec le film "Paris en Bouteille" que j'ai réalisé en 2003 pour illustrer une chanson du groupe saumurois La Ruda Salska.



Le choix du noir-et-blanc a été fait pour limiter les problèmes d'éclairage ; les problèmes de son, rendant certains dialogues inaudibles, sont indépendants de ma volonté.
Petit clin d'oeil à tous ceux qui ont participé à la création de ce film
Bonne vision

samedi 31 août 2013

L'art est une expérience

Un petit aparté cinématographique..
Comment le film Vertigo peut changer la vie du philosophe Jean-Pierre Dupuy ?

samedi 24 août 2013

Une longue et périlleuse descente

Le dernier jour de mon périple pyrénéen commence à 6h30, heure de réveil. Je ne suis pas le premier à décoller, le groupe de grimpeurs espagnols a levé le camp dès 6h. Le copieux petit-déjeuner servi, je m'interroge sur ma journée et sur mon aptitude à rejoindre la voiture. Le choix est simple : soit je descends à la Mongie (environ 4h) en espérant trouver quelqu'un qui puisse me prendre en stop et me ramener à Barrèges via le Col du Tourmalet, soit je traverse à pieds via deux cols, sur un chemin pas évident, pour rejoindre mon point de départ. Le gardien du refuge m'indique qu'il faut 6h, minimum. La météo s'annonce très belle, aujourd'hui ce qui me pousse à tenter l'aventure à travers les montagnes malgré ma fatigue et ma cheville douloureuse. Je profite d'ailleurs du ciel bleu pour prendre quelques photos du refuge et du lac de Campana.



Je pars vers 8h en reprenant le chemin inverse d'hier pour rejoindre le Tulhou de Cloutou, puis la hourquette de Caderolles via un chemin que je n'ai absolument repéré la veille. Il faut repasser sur un certain nombre de névés assez dangereux, mais je reste très prudent. N'arrivant pas trouver le chemin, je finis par monter en hors piste et je ne rejoins le sentier que quelques centaines de mètres avant d'atteindre la hourquette, 1h30 après mon départ. Les espagnols qui prennent le même chemin que moi ont une heure d'avance. Je les aperçois dans la descente vers le lac de Port-Bielh. Magnifique vue sur ce val partiellement glacé


 Je fais une petite pause pour réfléchir à la suite de ma randonnée. Soit je redescend vers le bas du lac en suivant le chemin plus ou moins bien tracé, puis je remonte à la hourquette de Néré ce qui fait quand même un petit dénivelé de 500 m en montée et en descente. La 2eme option, plus aventureuse, consiste à contourner le lac par sa droite en traversant un très long névé caillouteux. Dès le début de la descente, je perds le chemin et, presque par la force des choses, je décide de traverser sur le névé limitant ainsi le gros dénivelé. Un passage 100% hors piste, compliqué et assez dangereux. Le névé est épais, parfois instable et pentu et je ne fais le malin quand il s'agit de traverser les passages délicats.

 
J'avance laborieusement cherchant la meilleure trace tous les 30, 40 m. Je me vais laisser piéger deux, trois fois dans la neige molle, enfoncé jusqu'aux fesses. Les poussées d'adrénaline sont très fortes dans ces moments-là, surtout au regard de mon isolement total. Finalement, je rejoins le chemin "officiel" qui monte en raidillon jusqu'à la hourquette. Étrangement, cette montée, abrupte mais banale, va me scier les pattes : peut-être la traversée du névé a consommé toute mon énergie. Une pause en haut s'impose, d'autant qu'il s'agit, sauf erreur d'aiguillage, de ma dernière montée.


J'en profite pour faire ma pause repas composé d'un reste de pain, de pâté et de saucisson : un vrai cauchemar de diététicien. Un jeune couple descend du pic d'Aygues Cluses. Je repère leurs traces pendant leur descente : de nouveau, un long passage en névé semble se dessiner. J'engage la descente qui s'avère, à la fois tranquille et très belle.



Je rejoins vers 14h la cabane d'Aygues Cluses. Elle est pleine de matériels, sacs à dos, sacs de couchage et autres vêtements en cours de séchage. Il ne manque que les randonneurs qui semblent partis pour la journée. Rassurant de constater qu'on peut, en montagne, laisser son bardas d'équipements, sans craindre les voleurs.
J'emprunte le vallon d'Aygues Cluses bien plus agréable aujourd'hui, sous le soleil et dans la descente, plutôt que sous les trombes d'eau. Un chouette sentier en bordure de torrent


Par contre, difficile d'imaginer que ce torrent ait pu grossir énormément, sortir de son lit et provoquer des dégâts aussi considérables sur Barrèges, à peine un mois plus tôt. Pourtant le GR10 porte les stigmates évidents d'un forte montée des eaux. Par moment, le sentier est impraticable, jonché de cailloux et de branches d'arbres.


En dessous de la barrière symbolique des 2000 m d'altitude, la chaleur (que je n'ai pas connu depuis le premier jour) devient rapidement étouffante. La fin de la descente est assez éprouvante, le long d'une piste de 4*4 et en plein cagnard.


J'arrive vers 15h30 à proximité de mon véhicule, heureux de ma longue traversée bien sportive. On ressent toujours un étrange sentiment de plénitude et de satisfaction à la fin d'une longue randonnée. Je cède à un rituel immuable : dépose du sac dans le coffre, retrait des chaussures de rando, longue période de décontraction musculaire etc...


Je remarque le camion des espagnols garés non loin de ma voiture : ils ne sont pas encore arrivés. En coupant à travers le névé à Port-Bielh, j'ai du les doubler en cours de route. C'est une petite fierté.

Ici s'achèvent mes quatre jours de randonnée dans le Néouvielle. J'ai hâte d'y revenir.

Carte de la quatrième journée dans le Néouvielle



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vendredi 23 août 2013

Se réfugier quelque part...

La nuit fut courte et le réveil douloureux. Ma cheville, qui a bien vrillé la veille lors de la descente de l'Orédon, me fait souffrir, ce matin. J'essaye d'oublier les courbatures dans les mollets.
Le temps est clair. Je prends un petit-déjeuner léger car je n'ai plus grand-chose à manger dans mon sac. Malgré les 4 heures de pluie nocturne non stop, la tente est sèche et je peux la replier sans trop de difficulté. Je suis rapidement prêt à repartir à l'aventure.


Mon sac est assez mal organisé. Le sac de couchage et le matelas compriment ma gourde d'eau en plastique et obstruent le tuyau qui me permet de boire. Et globalement, la répartition du poids n'est pas terrible, avec un déséquilibre marqué vers le haut du sac. Un sac à dos "bien cylindrique" m'aurait assuré un meilleur maintien, je le saurais pour la prochaine fois.
Je débute en douceur cette randonnée en prenant la direction du refuge de Bastan. La montée vers ce refuge n'est pas très difficile, à peine 2h-2h30 de marche. Un grand crochet par une sapinette est nécessaire, puis la montée devient plus directe, avec une succession de petits lacs et laquets.
Le temps est bien meilleur, aujourd'hui : la sensation d'humidité est moins forte. De gros nuages blancs restent néanmoins accrochés dans le ciel.

   
Je ne tarde pas à arriver au premier lac de Bastan, dit lac inférieur. Le vallon est splendide. Deux pécheurs taquinent la truite et j'essaye d'être le plus discret possible pour ne pas les déranger. Je suis rassuré de croiser enfin quelqu'un ce qui n'est pas arrivé depuis mon départ du lac de L'Orédon, la veille.


Dans l'axe du lac, la vue sur le pic long du Néouvielle (ou le pic d'Estaragne, je ne sais pas trop) est fort belle. L'impression de sérénité qui se dégage du lieu m'envahit et me réchauffe : cela fait du bien après les deux journées humides et glaciales que je viens de connaître. Le tableau pourraît être idyllique et si mes fringues n'étaient pas aussi trempés, me rappelant les petites galères de la veille.
Je poursuis mon chemin et, vers 12h, j'arrive au lac du milieu dont les berges abritent le refuge de Bastan.


Le temps se couvre, avec une remontée extrêmement rapide des nuages dans la vallée, mais cela ne gache en rien la beauté sauvage de ce site.
N'ayant pas beaucoup mangé le matin, je pense à la bonne garbure que je vais engloutir avec avidité, ce midi. Je pose mes affaires dans le refuge, qui est totalement vide, en attendant l'arrivée du gardien. Deux randonneurs ne tardent pas à me rejoindre. Il m'annonce une mauvaise nouvelle : le gardien ne reviendra pas avant 16h car il est parti ravitailler avec son âne. Donc pas de service à midi. Décidément, je ne suis pas verni. Me voyant à court de nourriture, les deux randonneurs, qui terminent leur périple, m'offrent du pain, du saucisson et quelques fruits. Mon déjeuner reste léger mais je suis prêt à poursuivre mon chemin.
S'il n'y a personne au refuge du Bastan, un autre refuge existe, un peu plus loin dans le vallon, le refuge de Campana. Bon, il va falloir bien grimper, avec passage au col de Bastanet obligatoire (2507 m). Je repars vers 13h, j'ai les cuisses lourdes. Par dessus le marché, la montée au col est bien raide avec un cocktail d'éboulis et de névés. J'arrive épuisé en haut, mais je suis récompensé de mes efforts. La vue sur le Tuhou de Cloutou, sorte de petit val en cuvette composé de laquets, d'éboulis rocheux et de névés (à cette saison) est à couper le souffle.




Je croise un petit groupe de grimpeurs espagnols qui ont posé leurs sacs et débutent l'ascension du Pic de Bastan (qui n'a pas l'air très difficile avec un chemin quasi tracé). Je les retrouverais un peu plus tard au refuge de Campan.
La descente à travers le Tuhou de Cloutou n'est pas difficile, mais il faut quand même être très prudent sur les névés qui fondent très vite et sont fragilisés. Les bâtons s'avèrent très utiles pour tester la résistance de la neige glacée.


Au loin, les nuages d'orages commencent à envahir le ciel. J'accélère mon pas pour arriver au refuge avant les premières gouttes et, ô miracle, je vais y parvenir...


16h00 à la pendule du refuge. Chaque goulée du chocolat brulant, que je viens de commander, m'inonde d'un plaisir qu'on ne peut ressentir qu'à ces moments-là. Un jeune couple de randonneurs, sans beaucoup d'expériences, cela se voit, déguste également leur chocolat. Ils viennent d'effectuer l'ascension depuis la Mongie, délicate et caillouteuse d'après la gardienne du refuge. Ils me font beaucoup penser à Anne et moi quand nous étions un jeune couple découvrant la montagne. Ils sont hésitants dans leur choix : dormir au refuge ou redescendre tout de suite. Je leur propose de rester car l'orage apparaît inévitable vu la couverture nuageuse. Ils décident néanmoins de repartir, mais c'est un mauvais choix. A peine 5mn après leur départ, l'orage pyrénéen éclate avec le cocktail classique de pluie battante, d'éclairs impressionnants et d'invraisemblables coup de tonnerre. Il va pleuvoir pendant deux bonnes heures. J'ai un peu de peine pour ces deux jeunes car ils vont arriver tremblant, trempés et déçus à leur hôtel de la Mongie.
Le soir, je vais sympathiser avec un grand groupe de femmes qui ont décidé de découvrir le Néouvielle ensemble (elles sont 9). Échange de conseils et de lieux à découvrir, avertissements sur certaines difficultés du parcours (notamment la traversée des névés), blagues et ambiance festive, le repas du soir est sonore et agréable. Fatigué par ma courte nuit de la veille, je me couche bien vite et à 22h, Morphée m'a déjà pris dans ses bras...

Carte de la troisième journée dans le Néouvielle



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jeudi 22 août 2013

Et vogue la galère...

En vrais randonneurs confirmés, Georges et Jeremy ont décollé à 5h30 du matin. Vu la promiscuité dans la cabane d'Aygues Cluses, j'ai pas eu trop le choix, il fallait bien se lever aussi. Le petit-déjeuner est étrange, confectionné à base de bouillie de blé accompagné d'une petite tasse de café. J'en profite pour tester, avec réussite, mon P3rs, sorte de mini-réchaud qui fonctionne à l'alcool à brûler et confectionné à partir de deux cannettes de bière par mon copain Pierre. Cela marche vraiment pas mal et je peux faire du café pour 3 personnes sans problèmes et avec un minimum d'alcool.
Une petite photo à la levée du jour pour immortaliser cette rencontre et c'est parti pour une longue journée de marche. Georges part à 6h30 direction Barèges. 30 mn plus tard, Jeremy prend la direction du col de Madamête, par le chemin que je vais emprunter un peu plus tard. Le temps est bien gris et j'attend 8h pour le grand départ espérant l'arrivée d'un rayon de soleil.
L'ascension est rude, sans être difficile. Je monte dans les cailloux et les névés. Les muscles ne sont pas chaud et je trouve le sac horriblement lourd. Au col de Madamète (environ 2400m d'alt.), le soleil se lève et la vue sur la réserve de Néouvielle et son pic est vraiment superbe. L'éclaircie est de courte durée ; à peine la descente amorçée sur un très long névé, qu'un violent orage éclate accompagné d'une bonne pluie battante. Je suis trempé en 5 mn et commence à m'inquiéter car je portais ce matin mes seuls tee-shirt et polaire de rechange. Cet orage gâche un peu le plaisir de la descente, composé d'un enchainement de petits laquets gelés. A mon arrivée au lac d'Aumar, le soleil est revenu et le paysage est splendide.


Je profite d'une cabane au bord du chemin d'accès pour me sécher un peu. J'y retrouve Jérémy qui se moque de moi en voyant tout trempé. En partant une heure plus tôt, il est passé entre les gouttes et l'orage.
Je sympathise avec 3 parisiens qui, comme moi, ont décidé de parcourir le Néouvielle. Je m'octroie une longue pause pour me faire un bon café chaud. Profitant du soleil, tout le monde repart et je reste seul dans la cabane observant les reflets sur les eaux turquoises du lac.
Nouveau départ, direction le col d'Estoudou (2260 m). Je perds 30mn car j'ai oublié ma gourde dans la cabane ce qui m'oblige à un aller-retour. La montée vers le col d'Estoudou est jolie, dans les sapins.


Problème : à peine arrivée au col qu'un nouvel orage éclate toujours accompagné d'une pluie battante.
Je prends mon déjeuner version express : pâté + pain en compagnie des 3 parisiens, également piégés par la météo.
Les éclairs sont beaucoup plus marqués et je ne suis pas rassuré. En regardant la carte IGN, je prends la décision de descendre vers le lac de l'Oule afin de me reposer au refuge. Manque de chance, je me trompe de chemin et descend en direction du lac de l'Orédon. La descente s'effectue sur un chemin glissant et humide et manque de chance, je tombe lourdement à mi-parcours, me tordant au passage les deux chevilles : Aïe, Aïe...
En arrivant vers 15h au refuge de l'Orédon, je me rends compte de ma méprise. Mais je profite de ce moment pour me reposer un peu et panser mes chevilles douloureuses. La discussion s'engage avec deux Québécoises. Elles ont dormi la nuit dernière au refuge de Bastan (4h de marche de l'Orédon) et me conseille de me diriger vers ce vallon où le paysage est, semble t-il, magnifique.
Après réflexion, je décide de repartir vers le col d'Estoudou malgré l'important dénivelé. J'arrive épuisé en haut et, galère de galère, de nouveau sous l'orage. La descente vers le refuge de l'Oule est très glissante et je prends d'infinis précautions pour ne pas me casser à nouveau la figure.
Nouvelle galère : après deux nouvelles heures de marche, j'arrive au refuge de l'Oule et celui-ci s'avère fermé...en raison de travaux.
Le lac de l'Oule est un beau lac de barrage assez mystérieux.

 
A bout de force, je prends la décision de bivouaquer au bord du lac, sur un endroit plat et adapté. Je monte la tente en 4eme vitesse car l'orage gronde, une nouvelle fois...


Je suis totalement trempé, frigorifié car je n'ai plus de vêtements secs...et seul. Je n'ai absolument rencontré personne dans ce vallon. L'impression d'isolement est assez intense.
Après un court repas où mon P3rs fait de nouveau des merveilles pour me chauffer en quelques minutes ma plâtrée de nouilles, je me couche bien vite en pull et sous la couette. A partir de minuit, un nouvel orage, accompagné d'une pluie battante, va se déchainer dans le ciel. Le sommeil est difficile, agité. Il va pleuvoir jusqu'à 4h du mat. La tente tient bien le coup et ne prend pas l'eau...J'ai hâte d'être au lendemain...

Carte de la deuxième journée dans le Néouvielle



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mardi 20 août 2013

Comment reconnaitre les épinards sauvages ?

En bas, ils annonçaient, ces messieurs de la météo, un grand soleil. En haut, pourtant, le ciel violacée n'annonçait rien de bon. J'aime les Pyrénées pour ses paysages fantastiques, ses randonnées sauvages et ses...orages impressionnants. Sur ce dernier point, on peut dire que je n'ai pas été déçu. Trois petites heures de montée après le parking du Botanique à Barèges et boum. Des petits éclairs, ponctués des traditionnels coup de canons, zébraient le ciel en tout sens. Au croisement entre le chemin menant à la Hourquette d'Aubert et celui, que j'allais prendre, se dirigeant vers la cabane d'Aygues Cluses, un berger m'avait prévenu : cela va taper...Et puis, la pluie débuta, drue et intense. Mon beau tee-shirt blanc s'est transformé en serpillère en 30 secondes. Je quitte mon sac de 12 kilos et essaye, avec difficultés de le protéger, avec la petite bâche caché en bas du sac. Mouais, j'ai quelques doutes sur l'étanchéité. L'eau me coule dans le dos, ce n'est pas particulièrement agréable : bienvenue en Sibérie...Je n'ai jamais connu une pluie aussi intense. L'écart entre les gouttes semble si faible qu'on dirait un mur d'eau qui me tombe dessus.
Au moment où l’intensité pluvieuse commence à diminuer, j'aperçois la cabane d'Aygues Cluses. Chouette, je vais pouvoir enfin me protéger. J'arrive à la cabane détrempé. Deux gars sont déjà là et se reposent, allongés sur des matelas en mousse installés à l'intérieur.

Je vois tout de suite que je n'ai pas à faire à des randonneurs du dimanche. Jeremy, le plus jeune (à priori), est parti d'Hendaye, il y a 10 Jours, environ, et suit le GR10."Préparation pour un trek", m'avoua t-il un peu plus tard. L'autre gars se prénomme Georges. J'ai appris plus tard qu'il était belge, anthropologue de formation et photographe professionnel. Il est parti de Perpignan, il y a une vingtaine de jours, et veut parcourir l'ensemble du GR10 jusqu'au Pays Basque. Plus tard, il m'avoua faire une sorte de reportage pour un magazine belge mais que cette activité l'ennuyait profondément. Me voyant entrer dans la cabane trempé et dégoulinant, ils se sont bien marrés. Comme eux, j'ai posé mon sac et je me suis couché.
La cabane d'Aygues Cluses est une cabane à moutons vaguement aménagé pour les randonneurs. On peut y dormir à 6 pour les plus courageux. Un certain courage est nécessaire pour s'allonger sur les matelas en mousse, probablement remplis de petites bestioles qui piquent.


Petite anecdote : un ancien occupant a laissé dans la cabane "Voyage au bout de la nuit" de Céline et une petite serpette. Espérons que cela n'augure pas d'une nuit "tranchante" !!!


En fin d’après-midi, la pluie cesse mais le temps reste gris et frais. Mes vêtements n'arrivent pas à sécher. Mes deux compagnons, tous les deux végétariens, en profitent pour aller ramasser des herbes pour le repas du soir. Au menu, orties et épinards sauvages. Georges me fait rapidement un cours de botanique : comment reconnaître les épinards sauvages ? La feuille est triangulaire, un peu dentelée et, surtout, quand on passe le doigt sur son dos, on sent comme des petites boules. Je tripote les herbes en repensant au gars d'"Into the wild" qui se trompe en ramassant des baies sauvages.
L’accalmie est de courte durée et la pluie refait rapidement son apparition. On décide collectivement de rester dans la cabane jusqu'au lendemain matin. L'heure du repas approche. Georges prépare des lentilles accompagnées de ces fameuses herbes réchauffées avec un peu de fromage et un reste de beurre très fondu. Je goutte la potée : le goût un peu amer des épinards domine mais le tout n'est pas désagréable. Pour me redonner des forces, j'attaque mon saucisson sous les yeux un peu dégouté de mes deux compagnons.
La nuit tombe. La pluie tape sur les ardoises de la cabane. Le sommeil me gagne rapidement.

Carte de la première journée dans le Néouvielle


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jeudi 8 août 2013

Découvert du massif du Néouvielle

Du 15 au 18 Juillet, je suis parti quelques jours randonner dans les hautes pyrénées, plus précisément dans le massif du Néouvielle.
Les prochains billets de ce blog vont être consacrés à ce périple de 4 jours, ponctué de rencontres, de découvertes mais aussi de difficultés, en partie liées à mon inexpérience de la randonnée solo.
Je ne suis ni un randonneur expérimenté, ni un randonneur débutant mais un peu entre les deux, genre niveau intermédiaire. Je lorgne parfois avec envie sur les ballades en marron dans les guides Rando éditions, mais il faut se rendre à l'évidence : je ne suis pas apte à gravir toutes les belles montagnes pyrénéennes.
En parcourant certains guides et en suivant les conseils d'un ami, j'ai choisi le Néouvielle parce que cela m'apparaissait un bon compromis entre le coté sportif, le coté aventure et le coté ballade plus introspective que je recherchais avant mon départ. Avec le recul, on peut dire que je n'ai pas été déçu. La réserve du Néouvielle s'est avéré un choix judicieux.
Ce massif est situé entre les cirques de Gavarnie et le col du Tourmalet. C'est une réserve naturelle parsemée de nombreux lacs et les photos donnent vraiment envie.

Wiki Néouvielle

Le mois de Juillet est le début de saison pour les randonneurs et je me doutais que les lacs, torrents et cascades risquaient d'être bien gonflés. La saison neigeuse a été exceptionnelle dans les Pyrénnées et, malheureusement, elle s'est terminée par de fortes inondations qui ont touché violemment plusieurs communes, notamment Barèges. Une partie des eaux du Néouvielle se déversent das ce val.

Infos inondations

En allant sur internet la veille de mon départ, le site de la commune de Barèges annonçait que la route de Luz à Barèges était coupée et inaccessible. L'accès au col du Tourmalet ne pouvait se faire que par le versant Est en passant par Bagnères-de-Bigorre, puis la Mongie. Le jour même de mon arrivée sur le secteur, la route a été partiellement ré-ouverte ce qui m'a permis d'accéder au pont de la Gaubie (parking du jardin botanique à Barèges), point d'entrée classique du Néouvielle. L'aventure pouvait démarrer.


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mardi 6 août 2013

Que faire du lundi au vendredi entre 19h et 20h ?

On peut par exemple écouter sur France Culture Michel Onfray et ses contre-histoires de la philosophie, consacrées cette année à "l'autre pensée 68". Plusieurs émissions zooment sur le philosophe Henri Lefebvre, notamment celle-ci :  

La Vie philosophique d’Henri Lefebvre

 

Si le début de soirée est compromis par d'autres activités fort stimulantes, on peut retrouver toutes les conférences à l'adresse suivante :
http://michel-onfray.over-blog.com/michel-onfray-contre-histoire-de-la-philosophie-l-autre-pens%C3%A9e-68-11%C3%A8me-ann%C3%A9e-2012/2013