mardi 20 août 2013

Comment reconnaitre les épinards sauvages ?

En bas, ils annonçaient, ces messieurs de la météo, un grand soleil. En haut, pourtant, le ciel violacée n'annonçait rien de bon. J'aime les Pyrénées pour ses paysages fantastiques, ses randonnées sauvages et ses...orages impressionnants. Sur ce dernier point, on peut dire que je n'ai pas été déçu. Trois petites heures de montée après le parking du Botanique à Barèges et boum. Des petits éclairs, ponctués des traditionnels coup de canons, zébraient le ciel en tout sens. Au croisement entre le chemin menant à la Hourquette d'Aubert et celui, que j'allais prendre, se dirigeant vers la cabane d'Aygues Cluses, un berger m'avait prévenu : cela va taper...Et puis, la pluie débuta, drue et intense. Mon beau tee-shirt blanc s'est transformé en serpillère en 30 secondes. Je quitte mon sac de 12 kilos et essaye, avec difficultés de le protéger, avec la petite bâche caché en bas du sac. Mouais, j'ai quelques doutes sur l'étanchéité. L'eau me coule dans le dos, ce n'est pas particulièrement agréable : bienvenue en Sibérie...Je n'ai jamais connu une pluie aussi intense. L'écart entre les gouttes semble si faible qu'on dirait un mur d'eau qui me tombe dessus.
Au moment où l’intensité pluvieuse commence à diminuer, j'aperçois la cabane d'Aygues Cluses. Chouette, je vais pouvoir enfin me protéger. J'arrive à la cabane détrempé. Deux gars sont déjà là et se reposent, allongés sur des matelas en mousse installés à l'intérieur.

Je vois tout de suite que je n'ai pas à faire à des randonneurs du dimanche. Jeremy, le plus jeune (à priori), est parti d'Hendaye, il y a 10 Jours, environ, et suit le GR10."Préparation pour un trek", m'avoua t-il un peu plus tard. L'autre gars se prénomme Georges. J'ai appris plus tard qu'il était belge, anthropologue de formation et photographe professionnel. Il est parti de Perpignan, il y a une vingtaine de jours, et veut parcourir l'ensemble du GR10 jusqu'au Pays Basque. Plus tard, il m'avoua faire une sorte de reportage pour un magazine belge mais que cette activité l'ennuyait profondément. Me voyant entrer dans la cabane trempé et dégoulinant, ils se sont bien marrés. Comme eux, j'ai posé mon sac et je me suis couché.
La cabane d'Aygues Cluses est une cabane à moutons vaguement aménagé pour les randonneurs. On peut y dormir à 6 pour les plus courageux. Un certain courage est nécessaire pour s'allonger sur les matelas en mousse, probablement remplis de petites bestioles qui piquent.


Petite anecdote : un ancien occupant a laissé dans la cabane "Voyage au bout de la nuit" de Céline et une petite serpette. Espérons que cela n'augure pas d'une nuit "tranchante" !!!


En fin d’après-midi, la pluie cesse mais le temps reste gris et frais. Mes vêtements n'arrivent pas à sécher. Mes deux compagnons, tous les deux végétariens, en profitent pour aller ramasser des herbes pour le repas du soir. Au menu, orties et épinards sauvages. Georges me fait rapidement un cours de botanique : comment reconnaître les épinards sauvages ? La feuille est triangulaire, un peu dentelée et, surtout, quand on passe le doigt sur son dos, on sent comme des petites boules. Je tripote les herbes en repensant au gars d'"Into the wild" qui se trompe en ramassant des baies sauvages.
L’accalmie est de courte durée et la pluie refait rapidement son apparition. On décide collectivement de rester dans la cabane jusqu'au lendemain matin. L'heure du repas approche. Georges prépare des lentilles accompagnées de ces fameuses herbes réchauffées avec un peu de fromage et un reste de beurre très fondu. Je goutte la potée : le goût un peu amer des épinards domine mais le tout n'est pas désagréable. Pour me redonner des forces, j'attaque mon saucisson sous les yeux un peu dégouté de mes deux compagnons.
La nuit tombe. La pluie tape sur les ardoises de la cabane. Le sommeil me gagne rapidement.

Carte de la première journée dans le Néouvielle


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2 commentaires:

  1. Manque la photo des épinards sauvages en question... avant et après cuisson !

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    1. Oui, ces deux photos manquent à l'appel. Tout était trempé et je n'ai pas osé sortir l'appareil du ziploc ou aux compte-gouttes (si j'ose dire). Peut-être je trouverais une photo sur le web pour illustrer mon propos

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