Pour les randonneurs parcourant le GR10, la haute montagne
débute à la Pierre –Saint Martin. Le sentier quitte le pays basque (la Haute Soule) et monte très rapidement en altitude. C’est le point de départ
pour le pic d’Anie qui est, depuis l’Ouest, le premier vrai
sommet de la chaîne pyrénéenne. La station de ski de la Pierre –
Saint Martin est à 1500 m à peu près.
Pendant les premiers
kilomètres, Le GR10 passe en bordure des pistes de ski caillouteuses.
Avant de débuter l’ascension
proprement dite, on passe par le refuge Jeandel où Pierre retrouve
John, un néo-zelandais, qui a effectué plusieurs étapes avec lui en
début de semaine. Nous allons plus tard le retrouver à Lescun, en compagnie de Jean-Pierre, un suisse. Tous les
deux font la traversée du GR 10, d’ouest en est. Ils sont âgés
de plus de 60 ans et ont une sacrée condition
physique.
On débute la montée en douceur
dans le brouillard. Premier arrêt au bout de 15 mn près d'une bergerie où on
achète un gros morceau de fromage de brebis, histoire de compléter
nos provisions. Le berger, un peu baba cool, nous explique que le
temps a été très médiocre cet été sur le vallon et qu’il a
hâte de redescendre. Il semble un peu usé, fatigué. Son fromage
est un peu frais, assez fort en goût mais cela va le faire quand même. On
reprend notre marche à petit rythme.
Dans le brouillard, surtout à cet
endroit, il faut être très prudent et bien repérer le chemin. Le
haut de la Pierre-saint Martin est formé d’un paysage de Lapias,
composé d’un ensemble de blocs rocheux très dentelés. De
multiples gouffres et trous parsèment ce secteur, considéré comme
La Mecque de la spéléologie.
Jusqu’à la plaine de Pescamou, on
monte assez franchement, puis par la suite, l'ascension est plus douce sur un sentier très vallonné et très minéral. Le brouillard
renforce l’impression d’isolement. Tout seul, j’imagine qu’on
peut facilement se faire peur, isolé dans un paysage aussi
mysterieux.
Plus tard à Lescun, la propriétaire
du gite d’étape nous raconte qu’un couple d’espagnol s’était
fait piégé, en juillet l’année dernière, au col des annies, par
un épais brouillard, suivi d’une tempête de neige. Mal équipés
et malgré la couverture de survie, ils étaient morts de froid dans
la nuit…
Pour nous, la question du bivouac se
pose, au fur et à mesure où les heures défilent. Il apparaît
impossible de poser la tente sur un espace plat, dans cet amas
chaotique de pierres enchevêtrées. Finalement, en bordure d’une
piste de ski, on trouve un petit espace accessible permettant de
poser la tente. Il est 19h30, la nuit tombe et le brouillard est
toujours dense. J’ai les jambes un peu lourdes pas encore habituées
à la marche quotidienne.
Pierre a beaucoup de difficultés à utiliser son
petit réchaud P3rs. Il est très sensible au vent et semble avoir
du mal à chauffer. On mange notre soupe tiède et
les nouilles ne sont pas cuites dedans. Heureusement qu’on se venge
sur le fromage. Il est à peu près 21h, je suis crevé :
direction dodo. L’inconfort est relatif : le matelas
autogonflant permet de limiter la casse sur les cailloux. Je m’endors bien vite,
d’un sommeil haché.
Parcours de la première journée de randonnée
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