jeudi 22 août 2013

Et vogue la galère...

En vrais randonneurs confirmés, Georges et Jeremy ont décollé à 5h30 du matin. Vu la promiscuité dans la cabane d'Aygues Cluses, j'ai pas eu trop le choix, il fallait bien se lever aussi. Le petit-déjeuner est étrange, confectionné à base de bouillie de blé accompagné d'une petite tasse de café. J'en profite pour tester, avec réussite, mon P3rs, sorte de mini-réchaud qui fonctionne à l'alcool à brûler et confectionné à partir de deux cannettes de bière par mon copain Pierre. Cela marche vraiment pas mal et je peux faire du café pour 3 personnes sans problèmes et avec un minimum d'alcool.
Une petite photo à la levée du jour pour immortaliser cette rencontre et c'est parti pour une longue journée de marche. Georges part à 6h30 direction Barèges. 30 mn plus tard, Jeremy prend la direction du col de Madamête, par le chemin que je vais emprunter un peu plus tard. Le temps est bien gris et j'attend 8h pour le grand départ espérant l'arrivée d'un rayon de soleil.
L'ascension est rude, sans être difficile. Je monte dans les cailloux et les névés. Les muscles ne sont pas chaud et je trouve le sac horriblement lourd. Au col de Madamète (environ 2400m d'alt.), le soleil se lève et la vue sur la réserve de Néouvielle et son pic est vraiment superbe. L'éclaircie est de courte durée ; à peine la descente amorçée sur un très long névé, qu'un violent orage éclate accompagné d'une bonne pluie battante. Je suis trempé en 5 mn et commence à m'inquiéter car je portais ce matin mes seuls tee-shirt et polaire de rechange. Cet orage gâche un peu le plaisir de la descente, composé d'un enchainement de petits laquets gelés. A mon arrivée au lac d'Aumar, le soleil est revenu et le paysage est splendide.


Je profite d'une cabane au bord du chemin d'accès pour me sécher un peu. J'y retrouve Jérémy qui se moque de moi en voyant tout trempé. En partant une heure plus tôt, il est passé entre les gouttes et l'orage.
Je sympathise avec 3 parisiens qui, comme moi, ont décidé de parcourir le Néouvielle. Je m'octroie une longue pause pour me faire un bon café chaud. Profitant du soleil, tout le monde repart et je reste seul dans la cabane observant les reflets sur les eaux turquoises du lac.
Nouveau départ, direction le col d'Estoudou (2260 m). Je perds 30mn car j'ai oublié ma gourde dans la cabane ce qui m'oblige à un aller-retour. La montée vers le col d'Estoudou est jolie, dans les sapins.


Problème : à peine arrivée au col qu'un nouvel orage éclate toujours accompagné d'une pluie battante.
Je prends mon déjeuner version express : pâté + pain en compagnie des 3 parisiens, également piégés par la météo.
Les éclairs sont beaucoup plus marqués et je ne suis pas rassuré. En regardant la carte IGN, je prends la décision de descendre vers le lac de l'Oule afin de me reposer au refuge. Manque de chance, je me trompe de chemin et descend en direction du lac de l'Orédon. La descente s'effectue sur un chemin glissant et humide et manque de chance, je tombe lourdement à mi-parcours, me tordant au passage les deux chevilles : Aïe, Aïe...
En arrivant vers 15h au refuge de l'Orédon, je me rends compte de ma méprise. Mais je profite de ce moment pour me reposer un peu et panser mes chevilles douloureuses. La discussion s'engage avec deux Québécoises. Elles ont dormi la nuit dernière au refuge de Bastan (4h de marche de l'Orédon) et me conseille de me diriger vers ce vallon où le paysage est, semble t-il, magnifique.
Après réflexion, je décide de repartir vers le col d'Estoudou malgré l'important dénivelé. J'arrive épuisé en haut et, galère de galère, de nouveau sous l'orage. La descente vers le refuge de l'Oule est très glissante et je prends d'infinis précautions pour ne pas me casser à nouveau la figure.
Nouvelle galère : après deux nouvelles heures de marche, j'arrive au refuge de l'Oule et celui-ci s'avère fermé...en raison de travaux.
Le lac de l'Oule est un beau lac de barrage assez mystérieux.

 
A bout de force, je prends la décision de bivouaquer au bord du lac, sur un endroit plat et adapté. Je monte la tente en 4eme vitesse car l'orage gronde, une nouvelle fois...


Je suis totalement trempé, frigorifié car je n'ai plus de vêtements secs...et seul. Je n'ai absolument rencontré personne dans ce vallon. L'impression d'isolement est assez intense.
Après un court repas où mon P3rs fait de nouveau des merveilles pour me chauffer en quelques minutes ma plâtrée de nouilles, je me couche bien vite en pull et sous la couette. A partir de minuit, un nouvel orage, accompagné d'une pluie battante, va se déchainer dans le ciel. Le sommeil est difficile, agité. Il va pleuvoir jusqu'à 4h du mat. La tente tient bien le coup et ne prend pas l'eau...J'ai hâte d'être au lendemain...

Carte de la deuxième journée dans le Néouvielle



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